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« L’art, c’est un très bon moyen pour s’exprimer »

  • Oise

Accompagné·e·s par l’artiste Clément Fourment, une poignée d’adhérent·e·s du GEM Oisis de Nogent-sur-Oise ont réalisé des monotypes à partir de peinture à l’huile. Les œuvres de Flandrin, Toulouse Lautrec ou encore Da Vinci y ont été réinterprétées avec talent et sensibilité.

« Ca va être hyper simple mais hyper beau », l’artiste Clément Fourment ne pouvait pas mieux résumer l’atelier qu’il s’apprête à organiser avec les adhérent·e·s du GEM Oisis, (Groupe d’entraide mutuelle) de Nogent-sur-Oise. L’idée est ingénieuse : pendant un peu plus d’une heure, les participant·e·s vont réaliser des monotypes, en marchant sur les traces des grands maîtres de la peinture. Clément a donc apporté avec lui des images des tableaux qui remplissent les musées du monde entier et des plaques en plastique rigide. La suite ? Chacun choisit son œuvre, on place la plaque sur celle-ci puis on vient peindre par-dessus, à la peinture à l’huile. Une fois la reproduction terminée, celle-ci passe à la presse et le motif ressort sur un beau papier. 

Ça, c’est pour le contenu de l’atelier. Maintenant, passons au décor. Le déjeuner vient de se terminer, le café est passé. Un chat, au propriétaire inconnu, fait la sieste sur un fauteuil. Tout le monde est installé autour d’une grande table. Certains lisent le journal, d’autres tricotent. Maïlys, Sylvie, Chloé, Claire et Mickaël, eux, observent Clément en train de leur constituer des palettes. Le tout, avec FIP Jazz, en fond sonore.

« L’idée du GEM c’est que chacun vienne prendre du temps pour se rencontrer, rencontrer du monde, partager et échanger. », explique Chloé, la responsable, « On fait beaucoup d’art parce que les adhérents ont envie d’en faire mais ça n’est pas obligé. Chacun fait comme il veut. » Maintenant que les participant·e·s ont choisi leur image, l’atelier va pouvoir commencer. L’ambiance est studieuse, des petites phrases sont échangées tout en restant concentré sur son travail. Alors en voici un petit florilège.

Maïlys a jeté son dévolu sur le Jeune homme nu assis au bord de la mer, de Flandrin. « Pour une fois, ça montre la sensibilité de l’homme. Je trouve ça super rare donc c’est très intéressant. » Si Maïlys fait pas mal de peinture chez elle, elle n’avait encore jamais expérimenté la peinture à l’huile. « Je découvre quelque chose c’est bien, ça sort des sentiers battus. Je fais pas mal d’art chez moi, ça me permet de ne penser à rien. »

« Moi j’ai besoin de tout voir », lance Chloé, qui a pris le temps de passer en revue toutes les images. Elle adore travailler les nus mais a finalement choisi La toilette de Toulouse Lautrec « J’aime bien travailler les bleus. Avec ça je vais avoir de quoi faire ! »

« J’ai choisie une femme avec son bébé. J’aime bien tout ce qui est maternel. Je viens d’être mamie d’un petit garçon ! », raconte Sylvie, qui n’a pas hésité longtemps avant de choisir la Madone Benois de Léonard de Vinci. « Je ne suis pas à l’aise avec la peinture. Je suis plus à l’aise avec les crayons, mais je le fais quand même, je participe. Mais disons que  ce n’est pas le truc qui va le plus me détendre. Je suis très concentrée. Mon truc c’est plutôt le tricot, la broderie ou le crochet. »

 

« Elle est en train de prier, elle lit la bible mais elle regarde sur le côté, elle n’est pas concentrée, elle pense à autre chose. », Claire a tout de suite eu le coup de cœur pour L’annonciation d’Antonello de Messine.  « J’ai commencé la peinture entre 7 et 8 ans avec les numéros d’art. Je me souviens très bien de mon premier, c’était un cochon d’Inde ! Maintenant je fais beaucoup de scrapbooking. »

Michaël a choisi Le Cri de Munch. « Il ne faut pas trop repasser car sinon ça enlève la peinture », constate-t-il après quelques coups de pinceau. Comme Sylvie, il confie volontiers que la peinture ce n’est pas trop son truc. Pourtant, la satisfaction est bien présente à la fin de l’atelier  « Je suis une bille en dessin et là je trouve que c’est réussi. J’arrive même à me surprendre ! » 

Petit dialogue pris sur le vif entre Clément et Maïlys :

« – Il faut simplifier, faut pas trop se prendre la tête

Oui enfin bon, ça c’est pas moi !

La peinture à l’huile est la plus riche mais aussi la plus compliquée. Comme elle ne sèche pas tout de suite, tu peux en permanence revenir sur ce que tu fais. » 

En 2021, Clément Fourment avait proposé des ateliers de gravure en noir et blanc. Cette année, l’artiste a décidé d’ouvrir son univers à la couleur. « Cette idée d’atelier autour des monotypes m’est venue parce que j’en ai fait pour ma pratique personnelle. Je travaille beaucoup de noir et blanc mais je me suis mis à la couleur et les monotypes sont parfait pour ça », raconte l’artiste. « Par rapport à la gravure, c’est beaucoup plus rapide dans l’exécution. J’en faisais pas mal, je les offrais en cadeau et puis je me suis dit que finalement ce serait un super support pour faire des ateliers. »

L’atelier touche à sa fin, tout le monde semble satisfait du résultat. « Je suis une artiste maintenant ! », lance même Sylvie alors qu’elle vient de récupérer son œuvre. « L’art c’est un très bon moyen pour s’exprimer », confie Claire. « Je suis trop dure avec moi-même parce que je n’aime pas trop le résultat, je vois tout ce que j’aurais pu faire mieux. Mais j’ai beaucoup aimé y participer. Une fois que la frustration du début est partie, c’est super », conclut Maïlys.

Texte et photos : Clémence Leleu

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