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Envolées nocturnes à l’école communale 

  • Aisne

La sonnerie a retenti il y a déjà 3 heures, les classes se sont vidées, la cour a été désertée. C’est le début du week-end et pourtant, aux environs de 19h, les habitants de Largny-sur-Automne et de ses environs franchissent la grille de l’école du village. En ce vendredi 30 septembre, la compagnie L’Esprit de la forge propose, au beau milieu de la cour de récré, deux spectacles signés Agnès Renaud : « envolées circassiennes » et « envolées marionnettiques », portés par Marika Mazzanti au cerceau aérien, Silvia Lenzi au violoncelle et Brice Coupey aux marionnettes. 

Tout est prêt. Le cerceau est perché à plusieurs mètres du sol, un tapis rouge est posé en contrebas et le violoncelle n’attend plus que sa musicienne. Les bancs se remplissent peu à peu, parents et enfants s’éparpillent, et alors que le jour commence à décliner, le spectacle va commencer. 

« Envolées circassiennes », c’est l’histoire d’une musicienne puriste, qui aimerait que sa comparse circassienne s’en tienne à ses sublimes contorsions et laisse tranquille la musique. Sauf que cette dernière n’en a pas décidé ainsi. Pourquoi choisir quand on sait à la fois danser dans les airs, perché sur un cerceau et jouer de l’accordéon ? Elle entend bien partager la scène musicale avec sa meilleure ennemie qui accompagne ses mouvements gracieux des suites de Bach, et tant pis si les mélodies de Piaf sont moins nobles que celles du compositeur allemand. Mais ces Envolées circassiennes sont aussi l’histoire d’un apprivoisement, d’un temps suspendu où l’art trompe la rivalité le temps de quelques minutes, et où l’on se rend compte que finalement, sans complicité, rien de tout ceci ne serait possible. 

« C’est très joli, j’ai beaucoup aimé quand elle était dans le cerceau. Et puis elle est très rigolote ! », confie Marie à l’entracte. Jade 15 ans, a elle aussi été très emballée par le spectacle « C’était incroyable ! C’était super beau tout m’a plu ! » Sa mère Deborah et sa petite soeur Lyne, 6 ans, ont également adoré : Lyne, la musique et Deborah le mélange entre le côté comique, artistique et musical du spectacle : « Et puis cette proximité, c’est génial. C’est étonnant qu’il n’y ait pas plus de monde pour une fois qu’il se passe quelque chose ici », s’amuse la mère de famille. 

Après une petite pause le temps d’installer le castelet devant les bancs, de piocher quelques biscuits apéritifs et de boire un verre de jus, Marika laisse la place à Brice et ses marionnettes. «Envolées marionnettiques » sont deux petits spectacles où il est question d’un personnage un peu dépassé par ce que la main du marionnettiste entend faire de lui pour le premier, et d’un sac un brin glouton pour le second. Très vite, ces histoires sans paroles, uniquement accompagnées par des airs de violoncelle, emportent les rires du jeune public. « En fait si on doit résumer la première histoire c’est quelqu’un qui trouve un sac, mais en fait il est vivant ! » glisse la petite Maïa dans un sourire. « Cette histoire de sac qui mange c’était super drôle », lance Gabriel, avant d’avaler une poignée de chips.



Isabelle, Emilia et Jérémy ont apprécié le côté familial du spectacle, « les enfants ont participé, c’est que c’était réussi », confie Emilia. Effectivement, Emma 12 ans, Emmy et Éva, 10 ans, ont adoré. Installées au premier rang, elles n’ont rien raté des trois spectacles. « C’était très beau, très gracieux, la musique était très belle. On a envie que ça continue ! » 

Les artistes ont également été ravis de ce spectacle improvisé dans une cour d’école. « C’est plus intime que d’habitude et on joue dans leur lieu, dans un lieu que les enfants connaissent. Ce n’est pas du tout la même configuration que lorsque l’on joue de jour, dans des endroits publics, où les passants peuvent venir se greffer. C’était vraiment un très beau moment d’échange, on les sentait avec nous », confie Marika . ll est un peu plus de 20h30 quand le spectacle se termine. Cette fois-ci la cour se vide définitivement, sous les rires et les souvenirs culturels encore tout frais, jusqu’à lundi matin.


© Clémence Leleu

Texte et photos : Clémence Leleu

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