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« Tous les chemins mènent à Rome, en passant par l’Aisne »

  • Aisne

C’est au Parc d’Isle de la ville de Saint-Quentin (02), que Siloé, artiste plasticienne laonnoise, a fait le choix de débuter sa randonnée d’une durée d’environ 19 jours. Son objectif est de découvrir dans l’Aisne, la via Francigena (ou la « voie qui vient de France » ), chemin qu’empruntaient les pèlerins au moyen-âge depuis Canterbury jusqu’à Rome et parfois jusqu’à Jérusalem « pour les plus courageux ». À l’instar du chemin de Compostelle, c’est une importante voie de pèlerinage médiévale qui s’est ouverte peu à peu à un large public, avec une reconnaissance par le Conseil de l’Europe comme « grand itinéraire culturel du Conseil de l’Europe ». La Fédération Française de Randonnée Pédestre vient d’en terminer le balisage.

Sur son itinéraire en solitaire, qui se déroule de Saint-Quentin pour prendre fin à Berry-au-Bac, Siloé, souhaite celui-ci, fait de rencontres et de partages, au grès des étapes. C’est pourquoi, l’artiste nomade, propose, au fil de ses marches quotidiennes, d’une distance d’environ 15 à 25 km journaliers, une série de 10 impromptus du 26 juillet au 13 aout.

– « Suivre litinéraire et les étapes, tout en laissant se déployer, par le cheminement, la surprise des lieux de rencontres qui seront la réalisation d’impromptus (Ex : les parkings des randonneurs, les départs de chemin de randonnée, les places de l’église, les lavoirs, les campings, les musées et lieux dhistoire et culturels et les parcs et promenades des villes…). »

Ses ponctuations artistiques, pourront prendre différentes formes (création d’appâts de pêche, mobiles, balisage, réalisation de coiffes).

Le 26 juillet, Siloé, a proposé un premier impromptu au sein du parc d’Isle de la ville de Saint-Quentin. Elle avait pris soin de ramasser des végétaux, des écorces, des bâtonnets de bois glanés aux alentours du parc. Puis, elle s’est installée sous le kiosque du parc et a commencé à travailler les matériaux qui se sont rapidement transformés en mobiles végétaux, mobiles qu’elle a aussitôt livrés au vent !

Ces créations « éphémères » ont immédiatement attiré l’attention des promeneurs, qui pour certains d’entre eux sont tout naturellement entrés dans ce « jaillissement créatif ».

Siloé, les a emmené avec elle, autour d’une table en bois, à l’abri des arbres, un peu en retrait de l’agitation du parc.

La magie a de suite opéré. Un couple avec leur fille Marylou, s’est de suite mis en quête de chercher sur le sol, aux alentours, des branches, des feuillages, des fleurs, qui allaient leur permettre de laisser exprimer le temps de cet impromptu, leur créativité, sous l’impulsion bienveillante de Siloé.

Le jeune Arthur, venue avec sa « mamie », a lui aussi était saisi par cette énergie commune de vouloir créer quelque chose de beau à partir de la nature environnante. Il a créé une coiffe pour sa petite sœur Héloïse de 4 ans.

Marylou, devenue princesse, a réalisé une couronne avec les matériaux qu’elle avait pu glaner. – « C’est fou ce que l’on peut trouver sur le sol lorsqu’on prend la peine de s’arrêter et de regarder ! » s’exclame la mamie d’Arthur.

La maman de Marylou, elle, avait aussi à coeur de faire bien et a mis beaucoup de délicatesse et d’attention dans la réalisation d’un mobile fleuri.

Son papa, lui, qui n’avait jamais eu l’occasion de se prêter à ce type d’activité, car « plus mécano qu’artiste », s’est lui aussi laissé emporter eta pu laisser libre cours à sa créativité dans l’élaboration d’un second mobile.

Au fur et à mesure, d’autres promeneurs, sont montés à bord de cet impromptu, glanant au sol, attachant, nouant, à partir des outils minimalistes mis à disposition par Siloé.

Une fois, les créations terminées, Siloé a proposé, pour ceux qui le souhaitaient, d’aller accrocher leurs créations, au sein du Kiosque.

Certains créateurs se sont, dans un premier réflexe, accrochés à leur réalisation, puis portés par l’élan collectif, et sous l’impulsion de Siloé,

«  Il faut que le vent lui donne vie « , chacun est venu offrir en partage avec les promeneurs curieux, leurs réalisations.

« Les actions éphémères artistiques, sont à l’image, de ce qui résonne sur les chemins de pèlerinage. La créativité ne jaillit pas toujours au moment choisi. Se laisser surprendre par le vivant (les végétaux), le glanage (observation), c’est ensuite que la partie créative arrive ». « Ce cheminement, jalonné de rencontres et de partages, m’a permis au fil du temps d’aller vers la confiance naturelle des choses »précise Siloé.

La magie a opéré! Voir même, a pris le visage d’un « retour à l’essentiel »!

Les créateurs éphémères sont repartis avec plein d’étoiles dans les yeux.

Siloé, elle, débutera sa randonnée sur la via Francigena, dés le lendemain matin , en empruntant, le GR® 145 – pour arriver dans la journée à sa deuxième étape, à Seraucourt-Le-Grand et proposer un nouvel impromptu, sous la forme d’un atelier autour de la création d’appâts à partir d’éléments glanés.

Bonne route Siloé!

Vous pouvez retrouver et suivre les prochaines étapes de ce parcours et des différents impromptus sur l’Instagram de l’artiste : @siloe.elise et sur son site.


Texte et photos : Isabelle SERRO

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