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L’agneau qui rêvait de devenir astronaute

PLAINES D’ÉTÉ – L’A(gneau)stronaute6 septembre – Achicourt

La compagnie La Mécanique du Fluide présentait L’A(gneau)stronaute le mercredi 6 septembre à la médiathèque d’Achicourt. Un spectacle farfelu et drôle, pour petit·es et grand·es, interprété par deux comédien·nes animé·es par une belle énergie.


Après la présentation de la saison culturelle de la ville d’Achicourt, le spectacle va démarrer mais il y a encore besoin de quelques ajustements. Le comédien David Lacomblez embauche un jeune spectateur pour l’aider à monter rapidement le décor. Pendant ce temps, la comédienne Amélie Roman propose quelques exercices pour se détendre : « Respirez tous ensemble, relâchez les bras, relâchez les jambes, et hop, de nouveau une grande respiration ! » Le moment est surprenant et cela met la vingtaine de spectateur·rices présent·es directement dans l’ambiance loufoque de ce drôle de petit spectacle présenté par la compagnie La Mécanique du Fluide.


Comme derniers préparatifs, plusieurs spectateur·rices sont invité·es à faire des dessins à la craie sur des ardoises. Léon, le jeune adolescent qui a aidé pour le décor, s’y colle ainsi que quelques autres. Ils doivent dessiner, en vrac, un mouton, un élément de la nature ou même « quelque chose d’intense ». Puis le duo comique Michèle et Michel, c’est comme ça qu’ils s’appellent entre ell·eux, présente l’histoire de « Pascal, l’agneau qui rêvait de devenir astronaute. »


Après un compte à rebours, les comédien·nes se lancent dans cette histoire farfelue en utilisant les ardoises, avec une grande part d’improvisation donc vu que les dessins changent à chaque représentation. Ce moment d’improvisation, comme toute la suite du spectacle, tient sur le rythme soutenu que donnent les deux interprètes. Ils sont animés d’une belle énergie, bien que la petite salle de la médiathèque soit surchauffée en cette journée de canicule. Chacun·e a son rôle : lui est bruyant, maladroit, oublie tout ; elle est précise, vive, elle le reprend sans cesse. Ensemble, ils font beaucoup de mimiques, de grimaces, jouent avec le volume de leurs voix et le public est immédiatement saisi par le récit, en particulier les enfants.


La comédienne Amélie Roman interprète ensuite toute une galerie de personnages dans des courtes séquences ponctuées par de la musique. Elle joue une psychologue avec des petites lunettes au bout de son nez. Elle fait alors aussi la voix du mouton. Une voix drôle et enfantine. Celui-ci n’en démord pas : « Je n’ai pas envie d’être un mouton. Je veux aller dans l’espace ! Je veux devenir un agneaustronaute ! » ». Dans une salle de classe de l’ENA, l’École nationale des agneaux, la comédienne est une conseillère qui explique les trois voies d’orientation possibles pour un mouton : la voie laitière, la voie lainière ou le méchoui… L’agneau insiste, il veut aller dans les étoiles. Toujours dans cette galerie de personnages, la comédienne se transforme alors en coach, avec lunettes de soleil et sifflet. Il veut lui faire lui aussi changer d’avis.


Le spectacle est rapide et plein d’humour. Un « grand spécialiste » est alors convoqué dans un nuage d’encens pour faire accepter à l’agneau sa destinée. Les comédien·nes font répéter aux spectateur·rices des « A » et des « B » en bêlant comme… des moutons. Pascal, l’agneau, finit par reconnaitre son statut de mouton tout doux et tout soyeux. Mais, cette fin de l’histoire est une fausse conclusion et le spectacle repart de plus belle avec un mouton déterminé à viser la lune. Dans une ambiance de stade, deux commentateurs sportifs s’emportent vocalement pour raconter le retournement de situation. « On n’a jamais vu ça ! », hurlent-ils.


Sur une musique groovy de James Brown, la fusée du mouton finit par décoller et l’agneau, casque d’astronaute sur la tête, flotte dans l’espace. Il a fière allure cet « agneaustronaute ». Avec comme message à cette histoire, à destination de tou·tes, enfants comme adultes, de toujours croire en ses rêves.

Léon, 11 ans, rougit quand on lui rappelle qu’il a aidé à mettre en place le décor et a dessiné un mouton sur une ardoise. « J’ai trouvé que c’était cool comme moment, participer au spectacle et ensuite le voir. » L’adolescent est venu en famille, avec sa mère, son petit frère, sa cousine et son grand-père. Clara, 35 ans, la maman de Léon, est conquise : « Nous sommes à l’affût des propositions culturelles et quand c’est à côté de chez nous, c’est encore mieux ! C’était un bon moment ce spectacle, en famille, tous ensemble. Et j’ai adoré le message à la fin : « Il faut croire en ses rêves… et il ne faut pas écouter les adultes ». Lily, 14 ans, rigole et complète le propos de sa tante : « C’était chouette l’animation de l’agneau. Ce spectacle nous montre qu’on peut faire des marionnettes différemment. » Bertrand, 63 ans, le grand-père, rajoute : « C’était super bien fait techniquement. J’y croyais, j’étais dedans. Ce spectacle parle autant aux enfants qu’aux adultes. C’est une forme intéressante, courte, dynamique, vivante. » Il s’enthousiasme aussi sur le lieu du spectacle, cette petite médiathèque : « Achicourt est une commune pauvre et cette bibliothèque est un espace de proximité essentiel. Il y a un grand besoin de culture et de propositions culturelles, au pied de ces grands bâtiments. »


Une autre famille est venue voir le spectacle. Celle de Ronan et Jessica, qui sont accompagné·es de leur fils Amaury. I·elles sont venu·es de Berneville. Amaury, très timide du haut de ses 4 ans, fait un grand sourire et dit : « C’était drôle le spectacle. J’aime bien les histoires avec des animaux. » Son papa continue : « Amaury a aussi aimé la fusée à la fin. Moi, j’ai trouvé ça inventif comme spectacle. C’était une belle création, rafraîchissante. » Jessica a, elle, beaucoup apprécié le message positif qui est délivré en conclusion. Delphine, 48 ans, une habitante d’Achicourt, était aussi présente pour la représentation : « J’ai vu le spectacle complètement par hasard. J’étais juste venue chercher des livres à la médiathèque. Cette pièce m’a bien plu. Il y avait beaucoup d’humour et une bonne participation du public. J’ai été bluffée par l’interprétation des personnages par les comédiens. C’est bien que ce spectacle ait lieu à côté de chez nous. On n’irait peut-être pas le voir si c’était ailleurs… »

Texte : Olivier Pernot
Photos © Olivier Pernot

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