Un petit groupe s’était rassemblé à Vassogne samedi 27 novembre pour créer, aux côtés de Marine Coutelas, des pièces où se mêlent à la terre et au plâtre du feuillage fraîchement coupé.
Lorsque l’on pénètre dans la petite salle située à côté de la mairie et à deux pas du musée de Vassogne, petit village de l’Aisne de 88 habitants, l’ambiance est organique. Sur la table se mêlent branchages, feuilles et fougères fraîchement cueillies, pigments multicolores et des blocs de terre, prêts à être travaillés par les participantes à cet atelier proposé par Marine Coutelas qui sculpte et moule la terre afin d’en faire des pièces protéiforme, avec une source d’inspiration inépuisable : les plantes.
Alors lorsqu’elle a pu, grâce à Stéphane Bedhomme, administrateur du musée de la commune dédié aux outils et objets populaires, avoir accès au fond d’environ 12 000 objets, c’est évidemment un registre de feuillages qui a retenu son attention. À l’intérieur de cet herbier de fleuriste artificiel, une collection de multiples feuilles, utilisées par les chapeliers comme source d’inspiration pour réaliser des motifs à l’aide de fer à gaufrer. Une initiative qui réjouit d’ailleurs Stéphane Bedhomme, « On est à la limite de l’art et de l’artisanat, c’est donc très complémentaire aux thèmes du musée » explique celui qui, depuis ses huit ans, collectionne les outils et les objets d’artisanat populaire, dont la plupart est désormais exposée au musée.
« L’idée dans l’atelier est donc d’utiliser les feuilles comme décoration, agrément, pour les objets que les participantes vont créer », indique Marine Coutelas. « Chacune va réaliser une pièce en plâtre, je voulais qu’elles puissent créer une pièce avec laquelle elles allaient pouvoir repartir, sans contrainte de temps de cuisson. » Les mouleuses en herbe ont ainsi créé à partir de la terre, différents types de plats tels que des bols, plateaux ou saladier. Des objets qui serviront ensuite de moule pour accueillir le plâtre coloré grâce aux pigments.
Coralie s’est ainsi lancée dans la fabrication d’un petit bol qu’elle envisage déjà d’utiliser pour l’apéro, « j’adore le travail manuel. Je suis venue lors du précédent qui portait sur le travail de sculpture sur bois où nous avons créé des cuillères », explique la conseillère départementale. « C’est super plaisant de travailler la matière, c’est agréable, ça donne envie de continuer. Pour Maryse, retraitée de l’éducation nationale, c’est la découverte qui prime : « il faut faire des expériences ! C’est super de travailler la terre et d’y ajouter des éléments naturels. »
Les paires de mains s’affairent donc au travail de la terre. Un moyen de découvrir un nouveau monde pour Juline, 11 ans. « J’adore, j’aime beaucoup, ça m’apprend des nouvelles techniques, je ne savais pas qu’on pouvait faire des bols ou des plats à mains nues » Sa création ? Une assiette creuse multicolore, qui servira pour manger des pâtes carbonara « Je voulais faire quelque chose d’un peu original, un peu rare. » Son amie Lylwen a quant à elle imaginé un plat : « J’aime bien faire des ateliers manuels. Je n’ai pas de matériel comme ça à la maison donc c’est bien de pouvoir le faire ici. Ça m’a fait du bien »
Au fil des minutes, les objets de vaisselle ont pris forme et vient l’heure de les parer d’atours végétaux qui viendront marquer le plâtre et offrir aux objets des formes en pleins et creux. Puis enfin, il est l’heure de se lancer dans l’élaboration du plâtre, auquel chacune choisit d’ajouter ou non des pigments verts, bleus, jaunes ou rouges, avant de le renverser dans les moules en terre.
Cécile, artiste peintre s’est quant à elle lancée dans la confection d’un plat plat, double face où sur l’une de celle-ci figure des feuilles et pétales, tandis que l’autre est bariolée de multiples couleurs de pigments. « Tout ce qui est artistique j’adore mais je suis très mal à l’aise avec le volume donc je voulais acquérir de nouvelles compétences. », explique cette habitante de Vassogne, « Peintre c’est un métier solitaire, là on est en groupe, c’est très convivial. Et on fait sans penser au résultat final, sans pression particulière. Et c’est aussi un bon moyen de faire des cadeaux de Noël qui sortent de l’ordinaire comme c’est la période ! »
Après une petite heure où chacune a pu sentir le plâtre chauffer et se durcir sur le moule, voici enfin l’heure du démoulage et de la découverte des pièces. « Là je me demandais un peu où j’allais. Maintenant que j’ai appris quelques techniques, pour bien faire il faudrait pouvoir recommencer avec une deuxième pièce », explique Maryse en découvrant son bol. Et cela tombe bien, chaque participant peut se lancer dans la confection d’une nouvelle pièce. De quoi agrémenter le temps de restitution des différentes séances menées par Marine Coutelas et Paquita Milville le temps d’un goûter où se mêleront tous les éléments d’art de la table créés par les participants : les tissus, les couverts en bois et les plats en plâtre.