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Écouter Entre les lignes avec Antoine Mouton et Mathilde Braure

  • Nord

Le duo composé de l’auteur Antoine Mouton et de la musicienne Mathilde Braure était samedi 24 septembre à la BiB de Dunkerque, pour une lecture musicale des textes de l’écrivain. Une rencontre racontée par la journaliste Sidonie Hadoux.

Cet après-midi-là, le ciel est tacheté de nuages. La brise du nord – pas encore très froide à cette période – les ramènent du large. Dans les rues commerçantes du centre-ville de Dunkerque, les gens se promènent et font leur course. Sur le parvis de la bibliothèque, on peut voir des Dunkerquois.e.s entré.e.s et sortir du grand édifice blanc. Il est samedi après-midi, et la bibliothèque accueille un public varié, beaucoup de jeunes adolescents, dans une ambiance accueillante et enveloppante.

Non loin de l’entrée, dans une petite pièce à droite après l’accueil, Antoine Mouton, Mathilde Braure et Iris la chienne patientent sur les canapés bordeaux du salon de musique. La pièce est lumineuse, chaleureuse, recouverte d’une moquette aux couleurs pastelles et aux lignes circulaires. Il s’agit d’une des dernières représentations du duo dans le cadre de Plaines d’été. Les artistes ont joué dans plusieurs médiathèques des Flandres, la maison de quartier Soubise à Dunkerque, et pour l’association La note bleue. « C’était toujours très agréable », s’accordent les deux artistes. « Ce qui m’importe c’est d’aller rencontrer le public là où il est », renchérit Mathilde. « On s’adapte au contexte, explique Antoine, nous avons joué en milieu rural, ce matin nous étions à Malo-les-Bains avec un public de mamans et de poussettes, et là l’auditorat est encore différent ».

« Ce dispositif permet une rencontre qui n’était pas prévue, et c’est ce que je trouve intéressant, réagit Bénédicte Frocaut, Directrice des bibliothèques de Dunkerque. « La poésie est une forme littéraire qui peut paraître absconse mais le fait d’être lue à haute voix permet la rencontre entre le texte, l’auteur et le public ».

Les auditeurices s’installent sur les canapés, les poufs et les chaises. Certain.e.s ne savent pas exactement ce qu’iels sont venu.e.s voir et attendent calmement dans l’ambiance feutrée du salon. Il est 16H00, Antoine, Mathilde et Iris prennent place face au public. Mathilde place ses doigts au-dessus de son clavier et les déposent sur les touches : les premières notes raisonnent, délicates, minimalistes. Antoine entame la lecture de son premier texte. L’auditorat est silencieux, concentré, presque studieux. Les mots s’enchaînent, ludiques, rebondis, dynamiques. Certain.e.s ferment les yeux pour écouter, entrer en eux-mêmes, activer leur réflexion. L’écriture de l’auteur les en invite. Des sourires s’esquissent sur les visages, d’autres adoptent des airs plus graves. Un jeune garçon venu avec sa mère et sa sœur s’impatiente un peu. Derrière lui, un couple, dos tourné aux artistes écoutent en souriant. « C’est une poésie pleine de tendresse et d’humanité, chuchote le monsieur. Et ça nous donne l’occasion de venir à la Bib pour la première fois ! »

© Sidonie Hadoux

Dehors, derrière les rideaux, la vie quotidienne bat son plein : les voitures circulent, les familles se promènent, les parents tiennent les enfants par la main pour traverser. Les mouettes crient. Mais qu’importe, à l’intérieur du salon de musique, le moment est suspendu, porté par la musique des mots.


Texte et photos : Sidonie Hadoux

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