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C’était mieux demain

C’est l’été, le soleil chauffe et la caravane passe. Une caravane toute de métal argenté, un peu comme ces boîtes à biscuits bien étanches, de celles que l’on cache sous son lit pour y garder nos trésors, nos secrets les plus secrets, nos trouvailles les plus insolites, l’indispensable donc. Même si parfois, le temps passant, on ne sait plus ce que c’est ni d’où ça vient, on aime la vague d’images de bruissements et d’émotions qui sortent quand on soulève le couvercle.

La caravane passe et elle est pleine d’histoires comme ça, un bric à brac de la mémoire à raconter. Ici, pas de nostalgie ni de bonbons sucrés mais deux énergumènes qui viennent pour affirmer que « C’était mieux demain » : Le ton est donné, une invitation à un absurde poétique et joyeux qui prend le passé à rebours pour rêver l’avenir.

Le Tas de Sable, Centre National de la Marionnette des Hauts-de-France a confié les clefs de sa caravane à Sophie Matel et Véronique Lespérat-Héquet avec pour mission de donner forme à cette rêverie et aller la partager sur les routes de l’Aisne cet été. Le Parc Robinson de Mézières, la maison de retraites de Marle et les Quartiers d’été de Tergnier les ont vus passer.

« C’était mieux demain, fantaisie absurde et poétique pour objets, sons et bidules »
« Le lendemain d’hier est souvent aujourd’hui, … ailleurs aussi ! »

Ça ne commence pas tout à fait comme ça mais par une harangue en chanson à la rencontre du public pour l’inviter à embarquer. Un espace tout petit, confortable, bien au chaud (effet sauna en plus cet été en Picardie ! mais le voyage n’est pas très long et chacun se retrouve vite au frais sous les arbres !)

Un bric et brac et broc d’objets suspendus, poids, balances, mètre ruban et de menuisier, boussole, montre à gousset, écorché d’horloge, quelques instruments pour habiller le silence, harmonica, guimbarde, boîtes à musique et c’est parti pour « prendre la mesure de l’avenir ».

On se raconte une utopie mais tout ça n’est pas très précis, une utopi-fomètre en quelque sorte ! Une balade dans la tête de deux savantes aléatoires et facétieuses, on y croise des ombres, des maisons, des papillons, un train, un aigle, des arbres, de l’eau qui scintille au plafond, une vieille qui parle à Google et des années lumières…et un voix enregistrée qui de temps à autre, accompagnée d’ambiances de campagne d’été, vient ponctuer en poésie ces élucubrations.

Le public sourit, s’étonne, comprend vite que le chemin n’est pas tout droit (petit mot à la sortie de Mélanie, 12 ans, « Ce que j’ai préféré c’est que j’ai rien compris, ça change, j’adore ! »)

Les yeux brillent dans le noir et après encore, comme quand on a refermé la boîte en fer des trésors et que l’on a encore dans la tête la couleur, l’odeur, le goût, le sentiment de nos rêves…

« Grande grande grande maison quelque part, n’importe où…
j’ai toujours eu de la mémoire…
On peut pas trop juger la lune…
Ce serait là si je devais… »

Texte et photos : Véronique Lespérat-Héquet

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