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Des petits rendez-vous au bord de l’eau

  • Nord
Pour ces Journées du Patrimoine à Landrecies, quelques propositions sont maintenues (une randonnée, des ateliers), mais tous les spectacles ont été annulés… sauf les Petits rendez-vous du Théâtre de Chambre

PLAINES D’ETELes Petits rendez-vous20 septembre – Landrecies

« Les spectacles de la semaine prochaine, prévus dans un jardin à Berlaimont et dans la cour du château d’Éclaibes, ont été annulés », se désespère David Conti, le directeur de production de la compagnie Théâtre de Chambre. Pour ces Journées du Patrimoine à Landrecies, quelques propositions sont maintenues (une randonnée, des ateliers), mais tous les spectacles ont été annulés… sauf les Petits rendez-vous du Théâtre de Chambre, car ils se jouent devant une jauge très réduite.
© Olivier Pernot

« Les spectacles de la semaine prochaine, prévus dans un jardin à Berlaimont et dans la cour du château d’Éclaibes, ont été annulés », se désespère David Conti, le directeur de production de la compagnie Théâtre de Chambre. Pour ces Journées du Patrimoine à Landrecies, quelques propositions sont maintenues (une randonnée, des ateliers), mais tous les spectacles ont été annulés… sauf les Petits rendez-vous du Théâtre de Chambre, car ils se jouent devant une jauge très réduite.

Dimanche 20 septembre, la compagnie Théâtre de Chambre se pose ainsi sur les quais du canal de la Sambre à Landrecies. « Nous voulions inviter le Théâtre de Chambre à la manifestation Jardins en Scène, mais celle-ci a été annulée », précise François Blat, adjoint à la culture de Landrecies. « Alors nous avons profité du dispositif Plaines d’été pour faire venir la compagnie. Ce qui nous plait chez cette compagnie, c’est qu’elle propose une pratique différente du théâtre, en format court, avec de l’improvisation, de la convivialité. Déjà, début septembre, pour RetroLand, un rassemblement de voitures anciennes, nous avons fait venir la 403, et ce spectacle a surpris les participants à la manifestation. »
© Olivier Pernot

Dimanche 20 septembre, la compagnie Théâtre de Chambre se pose ainsi sur les quais du canal de la Sambre à Landrecies. « Nous voulions inviter le Théâtre de Chambre à la manifestation Jardins en Scène, mais celle-ci a été annulée », précise François Blat, adjoint à la culture de Landrecies. « Alors nous avons profité du dispositif Plaines d’été pour faire venir la compagnie. Ce qui nous plaît chez cette compagnie, c’est qu’elle propose une pratique différente du théâtre, en format court, avec de l’improvisation, de la convivialité. Déjà, début septembre, pour RetroLand, un rassemblement de voitures anciennes, nous avons fait venir la 403, et ce spectacle a surpris les participants de la manifestation. »

Dès le début de l’après-midi, une vingtaine de personnes se rassemble autour de la caravane pour le premier spectacle. La comédienne Charlotte Talpaert accueille les spectateurs pour sa proposition « Histoires d’amour sans adresse ». Elle parle de Calais, sa ville d’origine, de l’atmosphère lourde de cette cité, de sa vie, de la mer et de la légèreté de certaines choses. D’habitude, le spectacle a lieu à l’intérieur de la caravane. Là, en raison de la crise sanitaire, tout se joue dehors.
© Olivier Pernot

Dès le début de l’après-midi, une vingtaine de personnes se rassemble autour de la caravane pour le premier spectacle. La comédienne Charlotte Talpaert accueille les spectateurs pour sa proposition « Histoires d’amour sans adresse ». Elle parle de Calais, sa ville d’origine, de l’atmosphère lourde de cette cité, de sa vie, de la mer et de la légèreté de certaines choses. D’habitude, le spectacle a lieu à l’intérieur de la caravane. Là, en raison de la crise sanitaire, tout se joue dehors.

« Nous avons dû nous adapter », explique le metteur en scène Christophe Piret. « Ces Petits rendez-vous ont lieu dans la caravane ou dans la 403. Ce sont des toutes petites jauges, de 8 à 12 personnes, au plus près du comédien. » Ce que recherche l’homme de théâtre, la promiscuité et la complicité entre celui qui joue et celui qui voit et écoute. « Pour construire ces petits-rendez-vous, je discute avec les comédiens de leur vie, d’un moment de leur vie et j’écris à partir de ça, de ce qu’on se raconte. Ce sont des fragments de vie, à la fois autobiographiques et romancés. J’ai écrit entre 60 et 70 petits-rendez-vous, avec un ou deux comédiens, qui durent toujours autour d’une vingtaine de minutes. » Trois sont présentés cet après-midi-là à Landrecies.

Devant la caravane, Charlotte Talpaert raconte ensuite son travail dans un bar de nuit à Lille, de sa vie sur le fil, de ses tangentes, de ses amants. Elle présente Zoé, sa marionnette, qui lui ressemble étrangement. Et elle finit en chanson son spectacle en reprenant « Rape Me » de Nirvana.
© Olivier Pernot

Devant la caravane, Charlotte Talpaert raconte ensuite son travail dans un bar de nuit à Lille, de sa vie sur le fil, de ses tangentes, de ses amants. Elle présente Zoé, sa marionnette, qui lui ressemble étrangement. Et elle finit en chanson son spectacle en reprenant « Rape Me » de Nirvana.

Après cette première proposition, le public rejoint la 403. Cette Peugeot de 1963 est la scène de Marc Amyot. Avec son accent québécois, le comédien nous parle de sa passion pour les vieilles voitures, assis sur la plate-forme à l’arrière du véhicule. Il raconte ses premiers spectacles de rue avec ses amis, dans cette période la Beat Generation et des premiers hippies. Il sort un carnet où il écrit depuis toujours des petites histoires qu’il accompagne de dessins. Il commence à en lire une, puis une seconde. Toujours des histoires de « chars » (voiture en québécois). Après ces bouts d’histoire, un écran est installé à la va-vite à l’arrière du véhicule et il projette des courts films sur la mort et sur le présent. Des films qu’il a réalisés. Puis il conclut son spectacle « 403 » par cette recommandation : « Les amis, vivez ! »

« Santé ! Buvez ! » Voilà les deux mots qui reviennent au fil du spectacle « Le Bar d’Annie ». Avant de devenir comédienne, Annie Poli a connu la dureté de la vie, avec la fermeture de plusieurs usines. Elle parle de l’automne, du temps qu’il fait, de sa vie au camping. Elle a fait un bar dans sa caravane et l’a trimballée un peu partout, de Cannes à Brest en passant par Dunkerque. Elle parle de l’ivresse : « boire, c’est un art. C’est l’art de la picolette ! ». Puis Annie sort des bouteilles, une à une, avec des breuvages divers et invite les spectateurs à venir remplir des tout petits verres. La dégustation peut commencer : « Santé ! Buvez ! ». Elle parle de ces bouteilles, de souvenirs : « Avec celle-là, j’ai parlé avec un ange ! Avec celle-là, je me suis retrouvé à Venise ! ». Puis son spectacle se termine en chanson. Elle invite les spectateurs à chanter « Bambino » de Dalida avec elle.
© Olivier Pernot

« Santé ! Buvez ! » Voilà les deux mots qui reviennent au fil du spectacle « Le Bar d’Annie ». Avant de devenir comédienne, Annie Poli a connu la dureté de la vie, avec la fermeture de plusieurs usines. Elle parle de l’automne, du temps qu’il fait, de sa vie au camping. Elle a fait un bar dans sa caravane et l’a trimballée un peu partout, de Cannes à Brest en passant par Dunkerque. Elle parle de l’ivresse : « boire, c’est un art. C’est l’art de la picolette ! ». Puis Annie sort des bouteilles, une à une, avec des breuvages divers et invite les spectateurs à venir remplir des tout petits verres. La dégustation peut commencer : « Santé ! Buvez ! ». Elle parle de ces bouteilles, de souvenirs : « Avec celle-là, j’ai parlé avec un ange ! Avec celle-là, je me suis retrouvé à Venise ! ». Puis son spectacle se termine en chanson. Elle invite les spectateurs à chanter « Bambino » de Dalida avec elle.

Vanessa, Sébastien et leur fils Tom, habitant Landrecies, sont venus en voisins : « Nous n’allons jamais voir de pièces de théâtre, mais là, nous avons eu envie de voir ce que c’était. Et ça nous a plu ! » Egalement de Landrecies, Corine et Laurence sont enthousiastes : « Nous avons participé à la randonnée ce matin, nous allons faire du canoë et voir l’exposition. Comme nous sommes venues pour toute la journée, nous sommes aussi voir les spectacles. Ils sont supers ces petits spectacles ! Chaque comédien a sa personnalité. Et puis, quand on boit un petit coup à la fin, c’est pas mal ! » Valérie est venue, elle, avec son compagnon : « C’est dimanche et il fait beau. Alors, nous avons eu envie de voir. Je connais déjà le Théâtre de Chambre et j’avais vu Annie au 232U, dans un autre spectacle. Sa proposition « Le Bar d’Annie », c’est top ! J’étais très contente de la revoir. Elle donne beaucoup sur scène. On voyage avec elle. »
© Olivier Pernot

Vanessa, Sébastien et leur fils Tom, habitant Landrecies, sont venus en voisins : « Nous n’allons jamais voir de pièces de théâtre, mais là, nous avons eu envie de voir ce que c’était. Et ça nous a plu ! » Également de Landrecies, Corine et Laurence sont enthousiastes : « Nous avons participé à la randonnée ce matin, nous allons faire du canoë et voir l’exposition. Comme nous sommes venues pour toute la journée, nous sommes aussi voir les spectacles. Ils sont supers ces petits spectacles ! Chaque comédien a sa personnalité. Et puis, quand on boit un petit coup à la fin, c’est pas mal ! » Valérie est venue, elle, avec son compagnon : « C’est dimanche et il fait beau. Alors, nous avons eu envie de voir. Je connais déjà le Théâtre de Chambre et j’avais vu Annie au 232U, dans un autre spectacle. Sa proposition « Le Bar d’Annie », c’est top ! J’étais très contente de la revoir. Elle donne beaucoup sur scène. On voyage avec elle. »

Après la première salve de représentations, la compagnie Théâtre de Chambre va rester tout l’après-midi sur les quais du canal de la Sambre. « Nous avions prévu de jouer quatre fois les trois spectacles », précise David Conti. De plus en plus de monde est arrivé au fur et à mesure et après un petit discours du maire de Landrecies vers 18h30, les comédiens se sont lancés dans une ultime représentation, une cinquième, pour la foule présente. « C’était une très belle journée, sous le soleil, » conclut le représentant de la compagnie.


Texte et photos par Olivier Pernot

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