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Chorégraphie aérienne et jonglage poétique à Hem

  • Nord

Le dispositif Plaines d’été 2022 démarre ! Ce matin du mercredi 1er juin, la compagnie A Corpo s’installe au Centre social des Trois Villes à Hem. Elle y présente Entre Deux, un impromptu entre arts du cirque et danse contemporaine. La chorégraphe Cristina Santucci est enchantée : « Nous sommes ravis d’être là ! C’est bien d’amener la culture dans des endroits où elle ne va pas. » Elle dit un petit mot de bienvenue aux spectateurs – une petite centaine d’enfants et quelques parents ou accompagnateurs – puis la proposition commence.

Deux comédiens sont assis derrière une table. Ils attendent, figés, alors qu’une musique douce sort de l’enceinte posée dans un coin de la salle. Ils miment l’ennui puis s’animent progressivement, tout en gestes souples, en commençant par la tête, les bras, le haut du corps. Leurs regards et leurs expressions du visage sont importants. Leurs mimiques font rire certains enfants. Les deux interprètes, Sandrine Chapuis et Asaf Mor, jouent ensuite avec deux gobelets, puis se lèvent (photos 01 et 02) et leur lente chorégraphie s’opère maintenant avec les éléments de mobilier, une table et deux chaises. Leurs acrobaties se font en équilibre, avec habileté (photos 03 et 04).

Le jeune homme se dirige après vers un coin de l’espace scénique où sont installées des petites affaires. Il attrape plusieurs balles de jonglage et se lance dans un doux ballet aérien (photo 05). Il continue ensuite avec des massues (photo 06), alors que la musique est devenue plus dansante, entre électro jazz et swing. L’exercice du jonglage est périlleux et les enfants sont bouche bée en regardant le circassien. « Waouh, c’est incroyable ! », lâche Adel à son voisin. Pendant ce temps, à la table, la danseuse confectionne un attrape-rêves qu’elle accroche à un rideau. Un jeune enfant se lève alors du parterre, va sur l’espace scénique et subtilise une balle de jonglage restée au sol. Pas déstabilisé, le jongleur continue sa performance avec ses massues. A la fin de cette séquence, un enfant crie « Bravo ! » et quelques applaudissements fusent.

D’un panier, le jongleur sort des boules végétales qu’il assemble avec des baguettes de bois. Il réalise ainsi une structure qui ressemble à l’Atomium bruxellois (photo 07). Devant, la danseuse a repris sa chorégraphie, en mouvements de bras et en tournoiements sur elle-même. Elle danse devant les spectateurs, au bord de l’espace scénique, puis rejoint la table sur laquelle elle danse encore, juste devant son attrape-rêves (photo 08).

Les deux interprètes se rejoignent ensuite, mariant jonglage et danse sur un fond de musique qui mêle violons et guitares (la bande son du spectacle a été composée par Géraldine Kwik). Ils jouent ensemble, s’amusent (photos 09 et 10). La petite balle bleue est au centre de l’attention. Il y a des jeux de regards entre les deux artistes, des jeux de regards vers la balle (photos 11, 12 et 13), des jeux de regards vers le public. Le spectacle Entre Deux est plein de douceur et de tendresse. Les chorégraphies aériennes et la manipulation d’objets ont quelque chose d’enfantin et elles captivent le jeune public présent ce matin-là au centre social (photos 14 et 15).

Au milieu d’un dernier duo de danse, où se croisent mouvements contemporains, popping et hip-hop, la musique s’arrête et les deux interprètes vont se cacher derrière la table qui a été renversée. Le spectacle est fini. Les jeunes spectateurs sont plein d’enthousiasme dans leurs applaudissements. Sandrine Chapuis et Asaf Mor saluent alors le public (photo 16), puis ils sont rejoints par Cristina Santucci, la créatrice du spectacle. Un long moment de discussion s’engage alors (photo 17), pendant lequel les enfants débordent de pertinence et de curiosité dans les questions qu’ils posent aux artistes. On apprend notamment que la proposition Entre Deux a été jouée de nombreuses fois en Guyane, en extérieur dans des villages, et qu’il a été déjà montré également dans les Hauts-de-France et en Belgique.

Après ce temps d’échange, les enfants sont encore sous le charme du spectacle. Comme Adel, 9 ans : « C’était très très bien. J’ai trouvé le début du spectacle rigolo quand ils sont assis à la table et qu’ils font des grimaces. Après, j’ai apprécié le jonglage avec les massues. J’ai déjà vu quelques spectacles et j’aime bien, surtout quand il y a des émotions ». Inaya, 7 ans, est aussi enchantée : « Le spectacle était beau et joyeux. J’ai aimé ce qu’ils ont fabriqué, l’arbre et l’attrape-rêves. C’est très beau. Ça m’a mis de bonne humeur ce spectacle. Ça me donne envie de faire de la danse et de jongler. » Ikram, 7 ans, a été impressionné par la prestation des deux interprètes : « Je les ai trouvés amusants, joyeux et jolis. J’ai préféré quand la danseuse dansait. Cela a fait de beaux moments. C’est la première fois que je vois des danseurs professionnels. C’est compliqué pour eux parce qu’il faut mettre de l’émotion en même temps qu’ils dansent ou qu’ils jonglent. C’est compliqué à faire. » Enfin, Ana, 51 ans, est venue au centre social avec sa fille Hayley, 9 ans. Elle est conquise : « C’était un spectacle poétique, apaisant, très joli. Quand on a l’opportunité de voir un spectacle, nous en profitons. C’est pour ça que nous sommes venues spécialement ce matin. » Hayley a aussi aimé ce moment artistique : « Ce spectacle était bien et j’ai aimé le jonglage. Moi aussi, j’ai des balles de jonglage chez moi. Et c’est bien ce genre de spectacle pour les enfants. »

Dans les prochains mois, toujours dans le cadre de Plaines d’été, le spectacle Entre Deux va être présenté dans plusieurs écoles et centres sociaux de la métropole lilloise. Trois représentations sont annoncées également pour tous les publics, au jardin du Colysée à Lambersart (26 juin) et dans le cadre de Tourcoing Plage (16 et 17 juillet).


Texte : Olivier Pernot

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