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Se souvenir des Petits pas perdus

« Aujourd’hui, on ne fait pas arts plastiques », explique l’animatrice du centre aéré de Fresnes-sur-Escaut. En effet, « Aujourd’hui, on ne fait pas arts plastiques », explique l’animatrice du centre aéré de Fresnes-sur-Escaut. En effet, en venant au quARTier, espace de création artistique et de culture graphique, les enfants ont certaines habitudes. Mais en ce lundi 22 juillet 2024, une petite équipe est venue spécialement pour leur offrir une lecture musicale.

L’œuvre présentée était la version jeunesse illustrée de Les petits pas perdus, de Gérald Dumont. Ce dernier était également présent. Il s’occupait de la bande son pendant que la comédienne et metteuse en scène Nathalie Grenat de la Compagnie du Théâtre K. narrait l’histoire.

« Dans ton sac, il n’y a pas que toi. Il y a tout ce que tu as laissé là-bas : La ville, les bruits, les gens, les langues, les musiques et les contes. Tu as tout ça dans ton sac. C’est ce qui fait avancer, qui fait que tu es toi. C’est ton sac. Partout où tu vas, il te suit. Tu es formidable. »

Un sac, c’est souvent lourd, pesant et encombrant, mais c’est aussi plein de richesses qui nous constituent.

L’histoire des Petits pas perdus a été inspirée par la rencontre, il y a plus de 10 ans, entre une petite fille et Gérald Dumont. « Quand j’étais petit, j’habitais près de la gare de Vierzon, se rappelle-t-il. J’entendais le nom des destinations des trains. » Et un jour, il en prit un pour Dakar. « C’était la saison des pluies. Rien ne marchait. » Une situation propice à l’immersion. Gérald Dumont a fait la connaissance des habitant·es et il est resté sur place un moment. À son retour, la compagnie de théâtre La Vache bleue lui a commandé un spectacle pour enfants. Il a repensé à Kati, une petite fille qui était venue vers lui sur un bateau en partance pour Tombouctou. « Son père était militaire, poursuit-il. J’ai malheureusement appris par la suite que la garnison qu’il avait rejointe avait été attaquée et que les militaires avaient tous été égorgés. Cette gamine, Kati, m’est toujours restée en tête. » Cette histoire a ensuite été repérée par l’Initiale Éditions qui en a réalisé une histoire illustrée adaptée aux enfants.

« Nous traversons des temps difficiles, confie Nathalie Grenat. Le sujet du texte est au cœur des choses qui nous intéressent. Notre contribution est de faire passer des messages collaboratifs, avec générosité et humanité. Mais c’est assez naturel. On ne s’est pas dit qu’on allait partir en mission. »

Les enfants, âgés de 5 ans et demi à 6 ans et demi – le demi, c’est important – ont surtout apprécié la musique pour la plupart. « Je ne sais pas quels instruments c’était mais il y avait aussi le bruit du vent et des buissons dans la forêt. J’ai bien aimé l’ambiance pour être dans l’histoire, » a exprimé Bastien, 5 ans et demi. Louna, 6 ans, a « adoré la voix de la madame quand elle lisait ». Ellana, 6 ans, apprend à jouer de la guitare, toute seule, chez elle. Elle a donc particulièrement aimé la musique mais aussi la coiffure de « la petite fille qui fait beaucoup de voyages » sur les illustrations présentées.

Texte et photos © Gaëlle Martin

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