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Halte au Papotager pour l’imprimerie mobile

Pendant près de trois heures, un petit groupe d’habitués du Papotager d’Isabeille à Clermont-de-l’Oise a participé à un atelier mené par le collectif Marie et Gotié.  Gravure, cyanotype, sérigraphie, pochoir, machine à écrire… le choix était vaste pour qu’ils apportent leur patte à l’élaboration du Cahier des campagnes imaginé par les deux artistes plasticiens. 

Il se mérite ce Papotager d’Isabeille, un « jardin partagé en mode collectif » bien caché au bout d’une allée verdoyante au cœur de Clermont-de-l’Oise. S’il déjoue les GPS, c’est pour mieux se dévoiler aux yeux des téméraires qui n’auront pas été découragés par ce jeu de piste routier. Et à vrai dire, ça valait le coup de persévérer. Après quelques minutes de marche, le Papotager d’Isabelle se déploie, luxuriant, après ce printemps et ce début d’été particulièrement pluvieux. Ici on jardine, on cultive mais surtout, on se rencontre. Et de manière plus artistique que terrienne en ce vendredi après-midi. 

En effet, Marie et Gotié, deux artistes plasticiens amiénois du collectif éponyme Marie et Gotié ont fait une halte clermontoise avec leur imprimerie mobile, un petit bijou d’ingéniosité conçu à la main avec un impératif : « rentrer dans la Panda ». Feuilles en tous genres, matériel de gravure et de sérigraphie et même une machine à écrire, cette imprimerie en bois renferme tout ce qu’il faut aux artistes en herbe (mais pas que) pour prendre part au Cahier des campagnes, un objet imaginé par le duo qui se construira au fil de l’été et au gré des rencontres, pour donner à voir ce qui traverse les habitants de la région. Après avoir rencontré quelques jours plus tôt des élèves à Laigneville et parlé d’écologie, c’est bien évidemment de ce jardin partagé dont il sera question à Clermont. « Nous voulions garder le même esprit de rencontre que dans notre précédent projet Le Grand Imagier du Monde », détaille Gotié. « Mais cette fois-ci le format est plus libre, chacun amène ses éléments, avec tout de même, toujours en filigrane, la ruralité », complète Marie. 

Alors avant d’imaginer quelle trace ils pourraient imprimer dans ce carnet, Chantal, Florence et Jean-Marc racontent le lieu et son histoire, comment il se joue ici davantage que des aventures potagères, qu’il est surtout question de partage humain, de rencontre et d’entraide : pour les gens du coin, pour les personnes isolées ou malades. Après quelques dizaines de minutes de discussion, place à la visite pour découvrir les cultures, les variétés de fleurs et les constructions qui donnent à ce Papotager tout son lustre. 

Une fois tout le monde revenu à table, chacun se lance dans l’élaboration d’un texte et d’un dessin. Toutes et tous veulent raconter l’histoire de ce potager si particulier – il accueille depuis quelques années des ruches qui font leur fierté. Côté illustration Jean-Marc s’est lancé dans un tampon à l’effigie d’un apiculteur, alors que Florence et Chantal croquent des fleurs au crayon de bois. Tandis que Jean-Marc commence à taper à la machine son texte, Jeanne, Alain, Hélène et Viviane franchissent les portes du potager et viennent prendre part à l’atelier. 

« Je suis venue parce que je suis en vacances et libre », confie Florence « J’aime bien venir ici. Et puis j’aime le partage, le dessin. Je ne pense à rien quand je bricole comme ça. », poursuit-elle. « C’est agréable de se poser », confie Viviane, peintre déco dans le spectacle, alors qu’elle dessine nigelle, capucine et liseron. 

« Le papotager c’est une maison où l’on peut se retrouver pour avancer et soigner »

Jean-Marc

Tandis que les premières oeuvres commencent à être suspendue au fil par des pinces à linge et que les mains s’activent pour faire émerger des impressions végétales sous les pochoirs, Jean-Marc apporte la touche finale à son texte. « J’aime bien la diversité des choix artistiques que l’on nous a proposé, on peut tout faire nous-même et  c’est un atelier qui fait participer les timides », s’enthousiasme-t-il. « Et puis c’est la surprise, on ne sait pas à quoi s’attendre, et ça c’est super ! » 

Texte, vidéo et photos : Clémence Leleu

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