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Et si on jouait au croquet ?

À Steenwerck, il y a un endroit assez incroyable. Le Musée de la vie Rurale. On y trouve pléthore de trucs, de machins, de bidules. Une merveilleuse accumulation de témoins de la vie d’antan et d’hier. En ce dimanche 8 septembre 2024, c’était un peu fête. Des démonstrations avec de vieux tracteurs, des chevaux, un concert de musique traditionnelle, des ateliers marqueterie de paille et vannerie et partie de croquet.

« J’ai jamais joué au cricket, » confient tout à tour plusieurs personnes. Ce qui laisse à penser qu’il y a souvent confusion. Dans les deux cas, certes, avec un ustensile en bois, on frappe, si tout va bien, dans un objet sphérique. Mais la ressemblance s’arrête là. Le cricket est un sport collectif de balle et de batte. Cette dernière est plate, comme une glace de type esquimau géante. Pour le croquet, le joueur est muni d’un maillet à long manche avec lequel il doit faire traverser une balle, également en bois, dans différents arceaux. Dans Alice au Pays des merveilles, Alice et la Reine de cœur, jouent au croquet avec un flamand rose en guise de maillet et un hérisson pour balle.

À partir de cette base, Chimène Berthe de l’atelier Bien-Vu, graphiste de métier, mais également artiste visuelle, a pensé qu’on pouvait développer le concept et en faire une installation participative. Elle a remplacé les arceaux métalliques par des obstacles modulables à l’infini et décorés. « C’est un corpus de formes géométriques, explique-t-elle. Il est composé de strates de paysages. Il y a les formes elles-mêmes puis les graphismes dessus. Les graphismes, c’est une autre vue du paysage. Des ombres de feuilles très très zoomées. Ici, on peut voir une fougère, par exemple. Au verso, c’est un dégradé de couleurs. On peut jouer ou juste s’assoir dans un transat et regarder la sculpture. Tout est fait à la main. Coupé, dessiné et peint. Et elles se tournent toutes. Je change la disposition à chaque endroit. J’adapte les parcours, ils sont à chaque fois inédits. J’aurais voulu que les participants aident à concevoir le parcours. Créer de nouvelles règles de jeu, aussi. »

Mais les joueurs se sont bien chargés de faire leurs propres règles pour faciliter l’acheminement de la boule. Quant à Hélio, 7 ans, il a tout suite saisi la proposition de Chimène Berthe de moduler la forme des obstacles çà et là, puis il a joué sur le nouveau parcours. « C’est sympa, a-t-il exprimé. C’est pas facile sur de la pelouse. Les couleurs des parois sont belles. »

Les parties de croquet se sont déroulées en famille. Petits et grands dans l’entraide mutuelle. Certains découvraient entièrement l’activité. Il y a eu beaucoup de tricheries, assumées ou en loucedé, mais comme le principal était de s’amuser, tout était accepté.

« C’est pas mal, ça permet de faire travailler la motricité de Pépette, a confié Thérèse, 60 ans. C’est toujours ludique, ces activités-là. Elle s’est appliquée et a fait le parcours jusqu’au bout. J’aime bien tout ce qui est animation, jeux en extérieur. J’ai fait pas mal de mini-golf. »

Texte et photos : © Gaëlle Martin

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