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Éloge de la lenteur à Merville avec la compagnie Le Vent du Riatt

Mercredi 7 septembre 2022, la compagnie Le Vent du Riatt a présenté son atelier-spectacle Super Tortue à la salle des fêtes de Merville dans le Nord. Les enfants du centre social de la commune ont pu y assister avec leurs éducateurices… Y assister ? C’était un peu plus que cela… Une rencontre organisée dans le cadre de Plaines d’été et racontée par Sidonie Hadoux

Il est bientôt 14h30 quand une trentaine d’enfants du centre social de Merville et leurs trois animateurices franchissent les portes de la salle des fêtes. Jean-Pascal Firmin (Jérémie Davienne) et Josette Firmin (Caroline Bronquart) attendent leur public. Un ordinateur branché à un appareil photo accueille les spectateurs. De chaque côté des chaises invitent le public à s’asseoir. Les deux comédiens ne tardent pas à proposer aux volontaires de se lever afin de venir se regrouper dans l’espace délimité face à la caméra. Le spectacle d’aujourd’hui est un peu spécial : les personnes du public vont en devenir eux-mêmes les acteurices : il s’agit de réaliser un film en stop motion.

« C’est un atelier spectacle qui peut se jouer partout, explique Justine Coorevits, la chargée de diffusion de la compagnie, il a été créé en juillet 2020 lors d’une carte blanche à la gare Saint Sauveur à Lille. C’est une proposition encore en développement mais qui fonctionne déjà bien sous cette forme : les participants et le public s’amusent ! »

« C’est une proposition participative, renchérit Jérémie Davienne, comédien, auteur et metteur en scène. Avec la compagnie, on aime faire bouger la ligne entre le participatif et le spectacle. C’est plaisant que cette forme existe avec un pied des deux côtés ».

Pendant près de quarante minutes, Jean-Pascal Firmin, « directeur de film » un feu fantasque dirige ses apprentis comédien.nne.s et sa mère Josette pour jouer des scènes de plus en plus déconcertantes … et en lenteur ! La captation en stop motion nécessite en effet de se mouvoir lentement. « Dans toutes nos créations on aime interroger la notion du temps : le temps qui va trop vite et comment profiter du temps », réagit Jérémie.

Pour Super Tortue, Plaines d’été est un dispositif qui a permis à la compagnie de tester et de développer sa proposition. « En janvier 2021, la question se posait de comment jouer en confinement, revient Justine Coorevits. En faisant des recherches sur les dispositifs d’aide à la diffusion et en parlant aux collègues, j’ai découvert Plaines d’été. Et en effet, c’est super cool ! ». « C’est une porte d’entrée sur notre territoire afin de faire découvrir notre travail », renchérit Jérémie Davienne.

A la fin du « tournage », il ne faut que quelques minutes à l’ordinateur pour monter le petit court métrage avec les 2000 photos prises pendant l’atelier. En quelques secondes, les enfants ont installé les chaises devant l’écran de télévision installé pour la projection. On tire les rideaux, on s’assoit, tout excité de découvrir la production. Des rires et des exclamations jaillissent de l’assistance qui semble apprécier le travail. « J’aime bien la scène avec le pistolet » , « En vrai, on dirait que c’est vrai mais c’est faux », peut-on entendre entre deux éclats de rire. « Elle est bien faite la vidéo ! » . « Nous, on a adoré jouer toutes les scènes, on n’en a pas une préférée », acquiescent Amélia et Noélie.


Texte et photos : Sidonie Hadoux

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