PLAINES D’ETE – Le bureau détimbré – 30 septembre – Lens
Dans le cadre de Plaines d’été, la compagnie L’Arrêt Création présentait Le Bureau détimbré, une proposition poétique de mise en relation entre les personnes par des messages écrits. Comme le samedi 30 septembre à Lens, à la Maison de l’ingénieur gérée par l’association Porte Mine.
L’association Porte Mine fête ses sept ans et il y a du monde à la Maison de l’Ingénieur à Lens. Pendant ces deux journées, du vendredi 29 et du samedi 30 septembre, le tiers-lieu accueille des spectacles, des concerts, des animations, des jeux pour les enfants, etc. Dans ce programme festif et bien chargé, la compagnie L’Arrêt Création propose le samedi après-midi la performance Le Bureau détimbré, qui se déroule en deux temps : l’écriture de messages par des spectateurs, qui sont ensuite lus par une factrice ou un facteur directement au destinataire.
Pour présenter la performance, une factrice et un facteur accueillent les visiteurs autour d’une table sur laquelle est posée une vieille machine à écrire. Julie Forquet, la directrice artistique de la compagnie L’Arrêt Création précise : « C’est une machine à écrire à bandes que j’ai achetée vingt euros sur Le Bon Coin, et la table, elle vient de chez moi ! ». A cette heure de l’après-midi, la quasi-totalité des personnes présentes est occupée : elles regardent le spectacle « Il faut venir me chercher », un solo de clown déjanté, interprété par Stéphanie Constantin de la Compagnie des Vagabondes. Plus tard dans l’après-midi, il y aura deux spectacles de la Compagnie HVDZ, un autre de la Compagnie Grand Boucan et un concert du collectif In Illo Tempore.
Après le spectacle de Stéphanie Constantin, plusieurs personnes se présentent à la table de la proposition Le Bureau détimbré, imaginée par Julie Forquet. Les comédiens facteurs, Philippine Assoun et Gilles Roche, les reçoivent joyeusement. « Ils sont habillés avec les codes couleur de La Poste, hauts jaune et casquettes bleu marine », explique Julie Forquet. Les deux comédiens recueillent ainsi les messages que les spectateurs veulent transmettre. Que ce soit avec un stylo et un carnet ou avec la machine à écrire, tous les messages sont écrits avec attention. Philippine Assoun et Gilles Roche aident chacun à écrire au plus juste ses sentiments.
« La proposition existe depuis juin 2022 », raconte sa conceptrice Julie Forquet. « Nous l’avons joué trois fois avant la dizaine de représentations de Plaines d’été. « Nous sommes allés notamment dans des centres aérés. Les enfants étaient curieux et ils ont adoré la proposition. En un après-midi, nous avons écrit une soixantaine de messages. C’était chouette, ça leur a donné envie d’écrire sur un papier et de transmettre un message. Dans un Ehpad, cela a super bien fonctionné également entre les résidents et avec le personnel. Les messages étaient très touchants. Enfin, nous avons proposé la performance dans des fêtes communales, des événements festifs et dans des tiers-lieux. Il y a toutes sortes de messages qui sont rédigés et envoyés : déclarations d’amour ou d’amitié, messages des enfants aux parents et inversement, messages de remerciements, messages intimes ou poétiques, mots d’humour. Il y a même eu des demandes en mariage ou des déclarations de grossesse. Certaines personnes utilisent ces messages pour faire passer un mot ou une attention car ils n’arrivent pas à les dire en face. »
Durant l’après-midi à la Maison de l’ingénieur, les deux comédiens facteurs ont recueilli une trentaine de messages. Après leur écriture, voilà le temps de la restitution. Cela peut être une lecture publique, une lecture privée ou même une lettre chantée, qu’ils vont faire à deux voix. Les destinataires des messages sont très touchés des petits mots qu’on leur lit. L’après-midi est joyeux avec toutes ces attentions qui circulent entre les participants.
Un peu plus tard, dans le jardin, il y a un concert swing du collectif In Illo Tempore. Les personnes qui ont participé à la proposition Le Bureau détimbré sont enchantées. Alicia, 21 ans, et Anthony, 26 ans, ont ainsi écrit un message à Claire. « C’est notre formatrice en insertion professionnelle », disent-ils à deux voix. « Nous voulions la remercier pour tout ce qu’elle fait pour nous. Aujourd’hui, nous sommes bénévoles sur la manifestation. C’est original ce principe des messages. Cela crée une super bonne ambiance. Nous avions déjà vu cette proposition lors d’un stage avec des enfants. »
Amandine et Laëtitia sont bénévoles depuis plusieurs années à la Maison de l’ingénieur. « Nous venons tout juste d’être embauchées et ce message, il est pour notre directrice. Ces embauches, on ne s’y attendait pas du tout. Ça fait plaisir. Elle est top notre directrice. La Maison de l’ingénieur a un restaurant et propose aussi plusieurs chambres. Notre emploi va être multitâche, pour faire du service, du jardinage, de la conciergerie. C’est génial, il fait beau aujourd’hui et nous sommes heureuses. »
Enfin, il y a Lauryne, 19 ans : « J’ai l’habitude d’écrire des lettres moi-même et de les donner. Là, ces messages, ils sont à destination de mon petit copain, Mathéo, et de mon petit frère, Tyméo. Ce sont des messages d’amour pour leur dire à quel point je les aime tous les deux ! »
Texte : Olivier Pernot
Photos © Olivier Pernot