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De nature et d’encre

Dans un petit appartement situé dans le quartier nord d’Amiens, le Dispositif de réussite éducative (DRE) animé par l’APAP a élu domicile. Celui-ci s’adresse aux enfants de 2 à 16 ans présentant des signes de fragilité ou pour lesquels l’environnement social, familial et/ou culturel viennent freiner leur épanouissement, leur développement psychosocial et leur progression scolaire. Le DRE ne prend pas de pause et œuvre tout au long de l’année. En ce jeudi 28 août 2025, il recevait la visite de la plasticienne Marion Richomme. Cette dernière, grâce au soutien de la DRAC Hauts-de-France et de la programmation Plaines d’été, a proposé un atelier artistique. 

« Est-ce que vous savez ce que je fais ? a-t-elle demandé aux enfants rassemblés autour de la table. Sur celle-ci, une multitude d’outils et des plantes.

  • Tu fais l’artiste. Tu fais des tableaux, des modèles 3D, ça reste de l’artiste, réfléchit Anthony, 11 ans, très concentré. Je ne sais pas comment dire…
  • Je fais de la sculpture et du dessin, principalement, » a éclaircit Marion Richomme.

La plasticienne leur a montré une petite partie de son travail. Notamment ses dessins et motifs sur des rouleaux de papiers peints mais aussi et surtout ses expérimentations sur le verre.

« Ça vous dit d’essayer ? » Après un « ouiii » collectif, Marion a précisé que, pour des raisons pratiques, ce ne serait pas sur du verre, ce qui demanderait un four spécial, mais sur du plexi. Marion Richomme a ensuite montré à ses petits apprentis la technique pour imprimer l’empreintes de végétaux avec de l’encre et un rouleau pour linogravure. Tout d’abord sur du papier puis sur un rond en plexi. Un procédé toujours bluffant pour sa simplicité et son efficacité. Effet « waouh ! » garanti.

« Ah ça me plait beaucoup, bien sûr ! lance Anthony, rayonnant de jubilation. Tout ce qui est plante, ce qui est naturel, ça me plait. Et j’aime bien la peinture. Vraiment, c’est tout ce que j’aime ! »

Crystal, 8 ans, pétille d’idées qu’elle met immédiatement à exécution. « Je vais couper une tige et comme ça je pourrai mettre plein de petits points partout. Oh ! ça fait un petit effet beau. Tiens je vais faire ça comme ça, ça me fait des petits détaillés. »

Les encadrantes ne sont pas faites prier pour elles aussi essayer. Tous·tes ensemble, iels ont rouloté, tamponné, appuyé, soulevé, se sont extasié, ont pipeté de l’encre pour l’acheminer sur le plexi. Personne n’a chômé durant cet atelier de deux heures pour repartir fièrement avec son chef-d’œuvre mais aussi l’acquisition de notions artistiques et sûrement l’envie de recommencer à expérimenter.

Le contenu des ateliers de Marion Richomme est souvent en lien avec ce qu’elle pratique. « Je veille bien sûr à ce que ce soit accessible pour les élèves. Je travaille sur verre en ce moment. Pour les végétaux, le naturel et les motifs, c’est le cas depuis plus de 10 ans. Dans la vie comme dans mon travail, j’aime la nature dans mon quotidien. J’ai choisi d’habiter en milieu rural, je fais beaucoup de randonnées en forêt et en montage. Ça fait partie de ma manière de vivre. »

Avant l’atelier de cet après-midi-là, Marion Richomme ne savait pas du tout comment ça aller se passer. « À force j’ai de l’expérience qui me permet de gérer et de pouvoir me laisser surprendre par les enfants. Je suis contente de voir que ça les a intéressés. Ils étaient à fond dedans. C’est rare quand ça se passe mal mais j’avais peur de moins les toucher et en fait pas du tout. C’est pour ça que j’aime faire des ateliers. Ils étaient vraiment très motivés. Pendant deux heures, ils ont pensé à d’autres trucs que leur vie qui n’est pas du tout facile. C’est rassurant. »

Texte et photos : Gaëlle Martin

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