Jeudi 1er septembre, sur le marché de Grande-Synthe dans le Nord, le duo Floating Wood composé des danseur.se.s Lionel Bégue et Maëlle Desclaux s’est invité. Les deux artistes ont attisé la curiosité des passant.e.s souvent pressé.e.s mais néanmoins amusé.e.s. Une rencontre racontée par la journaliste Sidonie Hadoux.
« Oh regardez ! Ils sont beaux ! », enjoint un passant en indiquant le couple muet traverser le marché. Ses amis se retournent et regardent avec curiosité la déambulation des deux danseur.se.s. « Ils font du contemporain, ça c’est du contemporain ! », explique une jeune femme à ses enfants. « Ils vont faire danse avec les stars », plaisantent-elle en continuant son chemin, des sacs bien remplis au bout des doigts. « T’as vu ? », dit une fille à sa mère les invitant à s’arrêter quelques secondes pour regarder le duo dansant quelques mètres plus loin, sur une pelouse jaunie, juste derrière les étals.
Ce jeudi matin de septembre, le marché bat son plein quand Maëlle Desclaux et Lionel Bégue s’invitent dans le flot des passants venus faire leurs emplettes sur le marché de Grande-Synthe. Muets, yeux dans les yeux, les deux artistes avancent entre les étalages de vêtements suscitant l’intérêt timide des badauds. « On savait que cette date serait un challenge, confie Lionel Bégue, et c’est tout l’enjeux de jouer en extérieur notamment dans des endroits où il y a du passage comme aujourd’hui avec un public qui n’a pas prévu de regarder ».
« Pour ma part, ça m’a un peu déstabilisé à certains moments, ça demande de puiser beaucoup d’énergie », réagit Maëlle après la performance. « J’ai eu une accroche au tout début avec une femme, c’était beau, et ça m’a renourrit », continue-t-elle.
Le duo Floating Wood raconte une histoire de retrouvailles. Il y a 20 ans, les deux danseur.se.s se rencontrent. De cette rencontre jaillit une envie de créer quelque chose ensemble. « On a commencé cette création mille fois, raconte Lionel, mais on ne l’a jamais terminée. J’avais envie d’une proposition douce pour nous et douce pour les gens qui regardent. Je me suis demandé qu’est-ce que j’avais envie de donner à des personnes qui n’ont pas l’habitude d’aller voir de la danse ».
Avec Plaines d’été, Lionel a pensé le duo dans l’espace public : « une première » pour le chorégraphe. « Nous le jouons dans différents espaces et cela nous permet de nous réinventer à chaque fois et de recueillir des réactions très différentes ». « C’est rare d’avoir un dispositif qui nous permettent de jouer autant de fois une pièce tout en nous permettant de nous améliorer à chaque fois », complète Maëlle.
Texte et photos : Sidonie Hadoux