Dans le cadre de Plaines d’été, la compagnie Maskantete arpente l’audomarois pour jouer une forme courte intitulée C’est un plan qui marche à tous les coups. Vendredi 8 juillet, iels étaient dans le quartier Maillebois à Longuenesse. Leur impromptu surprise a pris de court les habitants réunis devant le centre social inter-générations à l’occasion des Ecolympiades, une des six journées festives organisées dans le cadre des Quartiers d’été.
La séance de fitness bat son plein. La voix de la coach sportive raisonne jusqu’à l’entrée du quartier Maillebois. Ce vendredi 7 juillet 2022 ont lieu les Ecolympiades organisées par le centre social inter-générations à Longuenesse. Au programme : châteaux gonflables, barbecues, atelier photo et activités sportives pour petits et grands.
En attendant la fin du cours, Lorette Dugardin, Benoît Margottin et Anne-Frédérique Burget de la compagnie Maskantete prennent connaissance des lieux. « C’est tout le plaisir des impromptus, réagit Anne-Frédérique, on nous a dit de venir à l’occasion de cet évènement, maintenant on ne sait pas encore où on va pouvoir s’installer ». Le choix est cornélien : sous les arbres à côté des tables ou un peu plus loin sur l’herbe au pied d’une des résidences. Ce sera la pelouse, tant pis pour le soleil encore bien pesant en cette fin d’après-midi. Lorette et Benoît ont de toute façon prévu de suer … La petite forme qu’iels s’apprêtent à jouer questionne le théâtre et le sport : « qu’est-ce que les deux disciplines ont en commun ? » interroge la metteuse en scène, Anne-Frédérique Burget. Pendant une quarantaine de minutes, les deux comédien.nes jouent plusieurs personnages, des sportifs qui ont toutes et tous raté l’instant T. La proposition est une adaptation du livre de Tristan Garcia En l’absence de classement final.
La pièce, habituellement jouée dans les théâtres a été spécialement réécrite pour Plaines d’été afin d’en faire « une forme tout terrain » : un vélo d’appartement, une bâche, quelques disques en mousse. « Le spectacle tient dans une Twingo », et c’est vrai ! « Notre volonté était de ne pas enlever les exigences poétiques et théâtrales tout en rendant le spectacle plus interactif, plus accessible », explique Anne-Frédérique. « Cela nous tient à cœur de partager ce que l’on fait en dehors des publics conquis, réagit Benoît après le spectacle. Cela nous fait grandir et c’est aussi formateur car ça nous demande de nous adapter. Ensuite il y a sûrement des choses qui échappent aux gens mais c’est ça aussi le théâtre. Mais c’est drôle de savoir que ce spectacle a été joué au OFF d’Avignon, dans une salle avec 400 personnes, éclairages, scène et équipe technique et qu’on peut aussi le jouer ici avec trois fois rien. Ce sont des petits défis qui nous font kiffer ! »
Texte et photos : Sidonie Hadoux