« Nous sommes hyper contents de reprendre le spectacle. En douceur, dans un cadre intimiste. » L’écrivaine Amandine Dhée et le violoncelliste Timothée Couteau sont plein d’enthousiasme au moment de présenter À mains nues à Ruminghem. Ils n’avaient pas joué leur lecture musicale depuis fin février lors du festival Effractions au Centre Pompidou à Paris. « Le spectacle a été imaginé en parallèle de l’écrire de mon livre du même nom », précise Amandine Dhée. « La forme de la lecture musicale fonctionne bien pour que le public puisse rencontrer le texte. Depuis janvier et la parution du livre, nous n’avons pu la jouer que trois ou quatre fois. La période de confinement m’a plongé complètement dans ma vie personnelle, avec mes deux jeunes enfants, au détriment de ma vie professionnelle. Là, avec Timothée, nous redécouvrons le texte et le spectacle. Et c’est chouette pour une reprise d’être dans ce lieu, dans un festival familial comme celui-là. »
La lecture musicale À mains nues était présentée le samedi 22 août dans le cadre du festival Just For You’rte à Ruminghem. Ce rendez-vous musical, champêtre et artistique, pour toute la famille, se déroule en plein air et dans une yourte, dans ce petit village très accueillant du Pas-de-Calais. Avec toute une population de bénévoles qui prépare et fait vivre cet événement.
Malheureusement, les conditions climatiques étaient incertaines pour cette 7ème édition du festival. Si les concerts ont bien eu lieu en plein air, sur un très joli camion scène, le vent a empêché les spectacles de se dérouler sous la yourte. Direction donc la Menuiserie, une petite salle à une centaine de mètres. Ce cadre intimiste et chaleureux était idéal pour découvrir la lecture musicale, produite par la structure lilloise La Générale d’Imaginaire.
Une trentaine de personnes ont pris place sur les chaises espacées – des chaises prie-Dieu récupérées dans une église – pour écouter les artistes. Debout derrière un pupitre, Amandine Dhée lit, ou plutôt interprète, des extraits de son texte. Elle est tour à tour narratrice et personnage féminin. Elle joue avec sa voix, ses bras, ses mains. Ses écrits, traités avec sérieux et aussi avec humour, parlent d’amour, de sexualité, de désir, d’épanouissement dans le couple et de vie de famille. Timothée Couteau lui répond en paroles ou l’accompagne avec son violoncelle. Il improvise et met en musique les mots de l’écrivaine. Son jeu est léger, aérien. Il joue avec l’espace et les silences. Un pédalier d’effets lui permet aussi de lancer des séquences sur un second violoncelle posé à côté de lui.
Le public est attentif aux mots, aux sons. Il se laisse emporter dans ce spectacle d’une vingtaine de minutes. Il est séduit par cette lecture qui permet de plonger dans l’écriture libre et vivante d’Amandine Dhée. « Je ne connaissais pas le texte », précise Lise, 27 ans, « c’est bien de le découvrir dans une lecture musicale ». Son amie Bénédicte, 28 ans, complète : « Ce texte soulève des questions intéressantes sur la famille et sur le couple. Nous avons passé un très bon moment. Surtout que nous venons au festival pour la première fois. » Les deux jeunes femmes sont accompagnées de Thomas, 34 ans, qui a également son mot à dire : « Cela aurait été aussi intéressant d’avoir la vision de l’auteur sur la sexualité masculine. Mais, ce n’est pas grave, ce spectacle était assez délectable ! ».
Après la lecture, plusieurs spectateurs se pressent autour d’Amandine Dhée et Timothée Couteau pour poser des questions, donner des impressions. Echanger, tout simplement, avec les artistes. Un peu plus tard dans la soirée, Amandine Dhée et Timothée Couteau donnent une seconde représentation de leur spectacle, avant de repartir sur les routes pour le proposer dans d’autres lieux. Enfin !
Texte et photos par Olivier Pernot
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