L’artiste circassien Victor de Bouvère s’est produit avec la compagnie La Batoude devant 300 salariés de la Caisse d’allocations familiales de l’Oise, rassemblés à Beauvais. Un public rapidement conquis par l’artiste et ses prestations de jonglerie.
“Voici maintenant un petit cadeau que vous devriez aimer”, lance Gaudérique Barrière, directeur de la Caisse d’allocations familiales de l’Oise aux quelque 300 personnes rassemblées en cette journée du personnel qui réunit les salariés des deux sites du département au campus Unilasalle de Beauvais. C’est alors que bondit du fond de la salle jusqu’à l’estrade Victor de Bouvère, artiste circassien de 28 ans, en ponctuant son entrée sur scène de joyeux “La caf ! La caf !” se faisant suivre en cœur par le public.
L’artiste de la compagnie La Batoude pose diabolos et boules de jonglage sur scène puis se met en place prêt à démarrer son impromptu : il lance son premier mouvement, le pied cogne alors le sol de la scène et… rien. Le voilà qui reprend, après avoir jeté un petit coup d’œil en direction de la sono. Et… Toujours rien. “Pour tout vous dire, lorsque mon pied touche le sol, c’était le go pour lancer la musique” explique Victor au public. “Ça n’est pas grave, je vais combler !” lance l’artiste dans un sourire. Et alors que l’organisation s’affaire pour régler les soucis de son, le jongleur distrait la salle avec brio, emportant directement l’adhésion de son public. “Je suis arrivé dans la salle au moment où il y avait ces problèmes de musique et j’ai pensé qu’en fait ça faisait partie du spectacle, il a très bien improvisé !”, confie Robin, emballé. “C’était presque agréable ce problème de musique”, explique Victor, “Ça m’a encouragé, j’ai pu créer un lien avec le public.”
Après une poignée de minutes, le problème est enfin résolu. Un quart d’heure durant, Victor déroule son spectacle, tout d’abord avec des balles de jongles puis avec des diabolos, sur fond de musique électro. Faisant s’envoler le puis les diabolos, valser les baguettes, tandis que lui-même enchaîne les mouvements de plus en plus ambitieux. “C’est très original comme spectacle, il s’est bien adapté aux circonstances et aux aléas”, explique Marie, “C’était un vrai moment de détente et c’est très convivial. Dans une journée de travail c’est parfait !”
Pour finir sa prestation, il tente un tour ambitieux : jongler avec troit diabolos sur un même fil. “J’ai le droit à combien d’essais » demande-t-il au public, complice. “Un !”, répond la salle, visiblement taquine. “Un ?! Ok c’est parti !” L’artiste se lance, et après un mini loupé, obtient de la part du public un deuxième essai.
Et alors que les trois diabolos ont parfaitement retrouvé le chemin de la ficelle, Victor salue son public sous les bravos et lance un petit “Et maintenant : champagne !” qui emporte avec lui une nouvelle salve d’applaudissements et de cris satisfaits. “C’était très divertissant. Ça fait beaucoup de bien de voir des choses légères. Ça m’a rechargée !”, estime Francine. “Il a une dynamique remarquable. On ne s’attendait pas du tout à ça”, confirme Lucas.
Une prestation qui semble également avoir beaucoup plu à Gaudérique Barrière. “Apporter la culture au cœur des entreprises, c’est absolument indispensable. Cela évite une sorte d’enfermement sur nos propres sujets”, lance-t-il à la fin du spectacle. “C’est une belle initiative que celle-ci : amener la culture aux gens, plutôt que d’attendre que ce soit eux qui viennent à elle. Ça n’est pas toujours possible. «
Victor de son côté est ravi, celui qui se produit dans un duo de diabolo qui tourne beaucoup à l’international et en solo dans les écoles ou des spectacles estivaux, se félicite de l’implication du public : “C’était trop bien, il y avait une bonne écoute de leur part, ils se sont tout de suite laissés embarquer.” Comment gère-t-on 300 personnes qui n’ont absolument aucune idée qu’un spectacle artistique va leur être proposé ? “J’ai presque moins de pression car ils ne s’y attendent pas. Ils n’ont pas décidé de venir assister au spectacle, avec peut-être des attentes fortes”, confie l’artiste, encore sous le coup des applaudissements fournis de la salle. “On m’a dit un jour “les applaudissements, c’est la nourriture des artistes” et c’est exactement ça. Et puis autant vous dire qu’après ces deux ans à jouer moins à cause du Covid, j’ai très faim !”
Texte et photos : Clémence Leleu