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Une jolie boîte qui raconte des histoires

  • Nord

PLAINES D’ÉTÉ – Nid Vu Nid Connu27 août – Lille

Il est 15h30, les enfants viennent s’assoir sur les coussins et les tapis posés sur le sol dans un coin de la place Caulier à Lille. Le spectacle Nid Vu Nid Connu, proposé par Le Collectif du Plateau, va bientôt commencer. La comédienne et conteuse Morgane Noubel donne quelques consignes aux enfants pour que le spectacle se déroule parfaitement. Ils seront adorables, attentifs et curieux, pendant les 25 minutes que dure ce mini spectacle qui les a conquis.

Pendant tout l’après-midi du samedi 27 août, la grande place Caulier du quartier de Fives à Lille a été transformée en aire de jeux pour les petits. Cette initiative est prise par Les Potes en ciel, le Café des enfants. L’association organise régulièrement dans le quartier des fêtes pour les enfants. Des après-midi avec des jeux, des spectacles, des animations sur une place ou dans une rue. Sur la place Caulier, il y avait donc ce jour-là des stands pour dessiner, se maquiller, des jeux de constructions, le grand manège à pédales Un tour à biclou, etc., et le spectacle donné par Morgane Noubel dans le cadre de Plaines d’été.

© Olivier Pernot

Le spectacle Nid Vu Ni Connu commence par le récit d’une petite graine qui pousse et devient un arbre. Sur le devant de la boite en bois qu’elle utilise la comédienne pose des aimants pour raconter l’histoire de cette forêt naissante. Puis des animaux apparaissent : un escargot, des oiseaux, un hérisson, une araignée, des écureuils. « Le premier épisode de ce spectacle était autour de la migration des oiseaux », raconte la comédienne. « Il a été créé en décembre 2021 et je l’ai joué une dizaine de fois. J’avais d’ailleurs fait moi-même les dessins de ce premier volet. Pour cette nouvelle histoire, j’ai voulu parler de la protection de la nature. Avec une idée : raconter la vie d’un bois qui se retrouve au milieu d’une aire d’autoroute. Cette idée amène d’ailleurs plusieurs réflexions : Pourquoi les humains font ça ? Pourquoi ne vont-ils plus dans les bois ? Car ils vont trop vite, traversent les bois en autoroute mais ne s’arrêtent plus. Ils ne voient plus rien, tout devient flou, avec le bruit des klaxons, la pollution lumineuse que génère une aire d’autoroute sur la vie d’une forêt ».

© Olivier Pernot

Pour appuyer son histoire, Morgane Noubel utilise une boîte en bois inspirée de l’art japonais : un tateshibaï. Cette valise à secrets, construite par Camille Bertoni, est un condensé de deux modes d’expression nippons, le tatebanko et le kamishibaï. En manipulant cette ingénieuse boîte, la comédienne fait défiler des images comme on tourne les pages d’un livre. Les spectateurs regardent alors le tateshibaï et entrent dans un paysage qui avance. Pour ce nouvel épisode, l’aquarelliste lilloise Clouk a réalisé les illustrations et Zoé Blangez s’est chargée de la mise en scène du spectacle écrit et interprété par Morgane Noubel. « Zoé Blangez va faire le liant dans mes idées. Elle va m’aider dans le placement de la voix, me dire où me positionner par rapport à la boîte, trouver des astuces pour que le spectacle soit fluide. Cela fait plus de dix ans que nous travaillons ensemble. »

Avec ses gestes, ses intonations, ses grimaces, la comédienne rend vivant cette forêt et les animaux qui y habitent. La manipulation de la boîte à images est captivante et la trentaine d’enfants et de parents présents sont concentrés et écoutent l’histoire avec attention. Morgane Noubel fait aussi des bruits avec sa voix pour imiter le chant des oiseaux. Elle bave comme le fait l’escargot. Tout cela fait sourire les enfants.

Le monde féérique de cette forêt peuplé d’animaux, qui vivent et communiquent tous ensemble, est bientôt bousculé par l’apparition des voitures et des humains. La réflexion que propose ce spectacle sur la beauté de la nature et sa nécessaire protection est un message qui semble toucher les enfants malgré leur jeune âge. Pour Morgane Noubel, c’est une réussite : « C’est un spectacle pour les enfants de 3 à 5 ans et j’étais un peu stressée car c’était la première de cet épisode 2. Est-ce que les enfants allaient accrocher ? Et tout s’est bien passé sur les deux représentations que j’ai données dans cette journée. »

© Olivier Pernot

Anne-Laure, 34 ans, est une habitante du quartier de Fives. Elle est venue en voisine avec ses deux filles, Romane, 6 ans et Axelle, 3 ans. « Le dispositif du spectacle est très chouette avec cette boîte qui dévoile l’histoire au fur et à mesure. La comédienne est très douée et douce. Avec mes filles, nous lisons beaucoup d’histoires à la maison et le message de celle-là, sur la protection de la nature, me touche. Je travaille sur ce sujet en tant que chargée de mission consommation responsable à la Maison régionale de l’environnement et des solidarités (MRES). C’est un message que je transmets au quotidien à mes filles. C’est bien aussi que ce message se transmette par le biais de spectacles. » Romane a apprécié cette histoire : « Il était beau ce spectacle. Les dessins des animaux et de la forêt étaient bien faits. Et j’aime bien voir des spectacles ! » Du haut de ses 3 ans, Axelle dit avec un sourire : « C’était un spectacle avec des animaux et j’aime bien les histoires avec des animaux. »

© Olivier Pernot

Davy, 37 ans, est venu, lui, du quartier Wazemmes, également à Lille. Ses deux fils, James, 7 ans, et Ian, 4 ans, ont fait quelques animations – maquillage, bulles, peinture – avant de se poser devant le spectacle. « Les enfants étaient captivés. Ce spectacle était très bien, assez poétique, avec de belles images. Mes fils sont des habitués du Petit Jacques, le théâtre de marionnettes à côté du zoo. Nous allons voir aussi des spectacles dans les Maisons Folie lilloises. Il faut trouver ce qui convient aux enfants de leur âge et ce spectacle était parfait. » James est très content de ce qu’il a vu : « C’était bien ce spectacle ! L’histoire était sympa parce qu’il y a des animaux. Ça m’a plu de voir cette boîte avec ces différents dessins. Ça me touche aussi un peu que le spectacle parle de la nature et qu’il faut la protéger. »


Texte : Olivier Pernot

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